Qualificatif de “bourgeois”

Cette semaine, une question de Jacqueline De Grave :

Pour une de mes grands-mères, Jeanne COPPIN, j’ai pu remonter jusque dans les années 1500. J’ai trouvé Chrétien COPPIN (1525-1605), bourgeois d’Ypres. Son fils Melchior COPPIN (1552-1609) est également mentionné comme bourgeois d’Ypres, alors que son épouse Madeleine MATTHYS (1570-1608) est mentionnée comme “étrangère à la bourgeoisie d’Ypres”. Trois générations plus tard, Jacques COPPIN (1702-1764) est mentionné comme “Inspecteur Des Oeuvres du Baili de Wijtschate – Etranger à la Bourgeoisie d’Ypres”. Que recouvrait ce titre de “bourgeois d’Ypres ? Cela lui donnait-il certains droits ou devoirs ? Ce titre n’est apparemment pas héréditaire ?

La liste Des bourgeois forains d’Ypres à Geluwe de 1631 à 1795 a été établie par Freddy Bauwen et publiée en 2001 par les Archives de la ville d’Ypres. Cet ouvrage “Buitenpoorters van Ieper in Geluwe, 1631-1795” donne de nombreux renseignements généalogiques sur les personnes concernées.

Dans la plupart des villes européennes, la qualité de bourgeois était indispensable pour pouvoir exercer toutes sortes de fonctions liées à la ville ou un métier “privilégiés” (lié à un privilège local ou social). Je n’ai pas trouvé de précisions sur la ville d’Ypres mais dans Le cas, par exemple, de Paris pour devenir bourgeois il fallait selon l’article 173 de la coutume y habiter durant un an et un jour, payer les taxes de la ville, contribuer à la charité publique, s’armer à ses frais pour pouvoir participer à la milice, et bien sûr soumettre une demande d’acceptation auprès du magistrat local.

Autre exemple, à Charleville (08) on retrouve les mêmes principes sous Charles de Gonzague. Une étude très complète a été réalisée sur ce sujet par une étudiante Ségolène Buffet, cette thèse se trouve aux Archives Départementales Des Ardennes. Le même principe peut être appliqué aux grandes villes sous l’Ancien régime.

Pour la CSGHF
Alain Chapellier
Généalogiste professionnelle dans Le Nord et les Ardennes